La CG MC, alias Matra MS18, fut le premier proto, avec la Ford GT70, spécialement construit pour le rallye. En quatre saisons d’activité, la voiture a accumulé les victoires, montrant qu’elle avait réussi sa vocation de « tueuse d’Alpine ».
Il fallait s’appeler Henri Chemin pour lancer un tel programme ! L’homme des Ford Mustang, de Johnny Hallyday au Monte-Carlo, n’a pas pu s’empêcher de monter un autre « coup » en passant chez Simca-Chrysler. Chrysler, en constituant un groupe franco-américain, ne s’est pas contenté de récupérer le constructeur de Poissy, il a aussi englobé CG à Brie-Comte-Robert et bénéficié des accords liant Matra Sports à Simca. Henri Chemin a su faire converger les compétences, les capacités et l’enthousiasme de tous pour monter en 1970 le programme des protos CG MC (pour Moteur Central). Le but était évidemment de battre Alpine !
Quatre saisons et puis s’en va
Le premier proto CG à moteur central effectue ses premiers tours de roues puis son baptême à la course de côte du Mont-Dore en août 1970, piloté par Bernard Fiorentino. Les débuts se montrent cependant assez difficiles. Le moteur, issu du Chrysler 180 de 2,2 litres de série, préparé par le bureau d’études de Poissy, n’a rien d’un foudre de guerre. Mais la voiture possède un châssis qui lui permet de rivaliser avec les Alpine. Une deuxième voiture sort des ateliers. Pour épauler Bernard Fiorentino, Henri Chemin engage Gérard Larrousse. Ce dernier remporte la première victoire du CG MC au Critérium des Cévennes. Mais Nicolas Fiorentino, le père de Bernard, le chef du syndicat maison, intime l’ordre à Chemin de renvoyer Larrousse « Plus jamais ça, lui lance-t-il. Il n’y a qu’un seul pilote officiel chez Simca CG!»
L’équipe travaille d’arrache-pied durant l’hiver et le proto évolue pour la saison 1971. Bernard Fiorentino, associé à Maurice Gélin, remporte sept victoires en Championnat de France, mais rate le titre de peu à cause d’une cheville cassée lors d’une sortie de route au Tour Auto avec la Matra qui lui fait manquer quelques courses. L’année 1972 voit débarquer deux nouveautés : le spider, qui permet de gagner du poids, et un moteur désormais préparé chez JRD.
Basée à Thiverval dans les Yvelines, la société Jicey Racing Développement, créée par Jean Caillas, dispose de quatre experts avec Raymond Sheid, Marcel Morel, Robert Beaulande et Pierre Brunetti. Ils vont totalement réinventer le valeureux Chrysler 180 dont ils ne conservent que le bloc en fonte et le vilebrequin. Une nouvelle culasse en aluminium, à simple arbre à cames en tête mais à double allumage, et une lubrification par carter sec transforment cette mécanique dont la puissance passe d’un coup de 175 à 220 chevaux ! Les choses ne vont pas toutes seules, ce 4 cylindres JRD connaît des problèmes de jeunesse, sa fiabilité n’est pas au rendez-vous durant cette saison. Malgré une deuxième voiture conduite par Michel Saliba, les CG MC ne remportent que deux victoires.
L’apothéose sera pour 1973 où Bernard Fiorentino effectue un feu d’artifice dans les épreuves françaises internationales alors que Michel Saliba et Philippe Renaudat raflent tout en national.