La Simca Vedette est une série de véhicules construits et commercialisés dans de multiples déclinaisons par le constructeur français Simca entre 1954 et 1961 sous 2 générations. Elle est la dernière voiture française de grande série à être équipée d’un moteur V8.
Vedette deuxième série (1957–1961)
Au Salon de Paris de 1957, la carrosserie de la gamme Vedette est redessinée. Elle reçoit une nouvelle calandre, un pare-brise panoramique (avec retour sur les côtés, un artifice esthétique alors très apprécié aux États-Unis), des petits ailerons à l'arrière et des roues plus grandes pour recevoir des tambours plus importants et contribuer à améliorer le freinage.
Cette série est la dernière à être équipée d'un moteur V8 à soupapes latérales, la cylindrée est de 2351cm3 mais avec une puissance de 84ch au régime de 4800tr/min.
Même si la gamme Vedette s’est désormais affranchie de Ford (le type mines est maintenant clairement du type Simca avec deux lettres : AB), sa nouvelle carrosserie évoque largement les extravagantes productions d’outre-Atlantique dont les lignes inspirent de nombreux constructeurs européens. Ceci n'est pas un hasard car lorsque Simca acheta Ford SAF et ses modèles en cours, le développement ultérieur de cette gamme était déjà prévu par le centre style américain de Dearborn. Simca demanda donc à un styliste européeen (en l'occurrence Luigi Rapi) de personnaliser ce nouveau dessin pour le rendre plus typé Simca et moins internationalement Ford.
La Trianon disparaît et devient l'Ariane 8, la Beaulieu remplace la Versailles et la Chambord, la Régence. Le break Marly conserve son nom et adopte seulement la nouvelle face avant des berlines, pour limiter la hauteur des investissements. Tout en haut de la gamme, la très élitiste Présidence fait son apparition et justifiera un type mines propre : le type AB-P (exigé pour majoration de la longueur hors-tout du véhicule de référence).
Pratiquement seule dans sa catégorie (ses seules vraies concurrentes sont bientôt les breaks Renault Frégate Manoir et Citroën ID à seulement 4 cylindres) la Marly continue de séduire quelques clients français, malgré son prix relativement élevé.
Enfin, l’austère mais prestigieuse Présidence, mesurant 15 cm de plus que les berlines «classiques», se veut « le nec plus ultra » de la firme de Poissy. Peinte uniquement en noir, qui était poli et lustré à la main sur une ligne spéciale mise en place à Nanterre, elle séduira notamment le Général de Gaulle, qui aura le droit à une version décapotable nommée «Présidentielle». Extérieurement, elle était reconnaissable au premier coup d’œil grâce à sa roue de secours à la «Continental», logée comme pour la Lincoln à laquelle elle fait allusion, sous un cache métallique à l’extrémité du coffre. L'impression de ressemblance était encore renforcée par les deux sorties d'échappement émergeant des butoirs de pare-chocs.
Pénalisée par l’apparition de la révolutionnaire Citroën DS en 1955, et peu aidée par la politique de rationnement de l’essence décidée par le gouvernement français en novembre 1956, la production de la Vedette s’effondre à la fin des années 1950
. Cette baisse de volume est aussi la résultante de la direction prise par Simca, qui n'a pas voulu consacrer des investissements plus importants pour mieux armer son modèle et continuer à développer sa pénétration sur ce segment de marché. La production européenne était par ailleurs mieux armée et dans cette catégorie, il existait déjà les modernes Fiat 2100 puis 2300 à 6 cylindres ou la Mercedes 220 SE 6 cylindres à injection, qui furent de redoutables rivales, titrant largement plus de 100ch.
Au début des années 1960, la pérennité de Simca est assurée par les populaires Aronde et Ariane, tandis que la future berline 1000 est imminente. Le constructeur ne peut que noter la chute graduelle des ventes de Vedette. La production de la dernière voiture française de grande série à moteur V8 prend fin au début de l’été 1961, après liquidation des stocks, laissant le haut de gamme français aux coûteuses Facel Vega et plus raisonnablement aux Citroën DS et Peugeot 404, particulièrement lorsque la super luxe à moteur injection apparaîtra. Les dernières Vedette sont écoulées en 1962.